Un spectacle qui sort des sentiers battus et qui explore une nouvelle façon d’allier les arts. À l’époque, le baroque, ceux-ci n’étaient pas aussi cloisonnés qu’ils le sont devenus dans les siècles suivants. Il s’agit donc dans ce programme de mettre en regard l’art pluriséculaire du jongleur, le doigté subtil qu’il doit maîtriser, avec celui non moins raffiné de l’interprète des pièces pour luth de l’illustre compositeur allemand.
Le dialogue se fait ici entre la verticalité pratique du geste du jongleur et l’horizontalité symbolique des portées musicales, à travers un échange aussi troublant qu’envoûtant. La jonglerie que défend et pratique Vincent de Lavenère repose, écrit-il, sur « le souffle, la voix, le tempo » qui en sont « les maîtres mots », justifiant ainsi la légitimité de Bach en balles.
C’est du jonglage mais pas seulement, de la musique mais pas uniquement. C’est un spectacle ludique, émouvant et fascinant, qui fait date dans l’histoire du cirque par son invention.
Thierry Voisin, Télérama