Une voiture piégée a explosé semant l’inquiétude dans une ville européenne. Sans doute un acte terroriste.
Amor, fils d’immigrés, marche dans cette ville, sa ville. Quelle attitude adopter quand on ressemble comme un frère à ceux qui…? Le téléphone sonne, ses proches s’inquiètent eux aussi, ils connaissent ses angoisses, ses colères, ce grondement apeuré au fond de lui. Et Amor marche encore, court, tremble, erre, doute, sous le regard des passants. Est-il réellement observé, traqué ? Il s’inquiète de la suspicion, il se méfie de la méfiance, il a peur de son ombre.
Ce spectacle mêle onze amateurs et quatre comédiens, des citoyens sur le plateau, pour les scènes du choeur, comme des Amplificateurs de voix.
Lauréat de l’appel à projet le Réel en jeu porté par le Théâtre La Cité, le Théâtre des Doms (Avignon), le Théâtre de l’Ancre (Charleroi), le Théâtre Jean-Vilar (Vitrysur- Seine) et le Forum Jacques Prévert (Carros), la création J’appelle mes frères de la Compagnie du Rouhault met en scène un texte de l’écrivain suédois Jonas Hassen Khemiri.
Après les attentats de Stockholm en 2010, Jonas Hassen Khemiri avait écrit une tribune dans un important quotidien suédois intitulée J’appelle mes frères. Il l’a réécrite pour Libération après les attentats de Charlie Hebdo en janvier 2015. J’appelle mes frères est aussi une pièce, la cinquième écrite par l’auteur. Toute l’œuvre de Jonas Hassen Khemiri est axée sur la place de l’étranger dans les sociétés occidentales, les identités multiples, la place du langage, de la langue et la complexité nécessaire de ces questions.