Bienvenue à la Friche
Aujourd'hui samedi 7 déc.
Les samedi 8 et dimanche 9 décembre 2018
Samedi 8 décembre : 20h
Dimanche 9 décembre : 18h30
Les Plateaux
Durée : 20 ‘ (+35’)
Après avoir accueilli La Traversée et Sur le Fil en 2016, DANSEM invite de nouveau la chorégraphe Nacera Belaza pour présenter le premier volet du triptyque Le Trait. Après avoir dansé des années au côté de sa sœur Dalila, Nacera Belaza met sa danse à l’épreuve du solo. Une façon d’expérimenter plus avant la solitude, ce sentiment qui lui paraît nécessaire pour «rester poreuse à son environnement et pouvoir accueillir le monde en soi». Si Nacera Belaza emprunte une forme minimaliste, sa danse est infiniment généreuse, invitant le spectateur à faire un chemin en soi pour mieux aller à sa rencontre. Toute sa puissance réside là, hors du spectaculaire, dans l’intensité de l’infime, laissant se développer une expérience du sensible, révélant une poésie propre à faire surgir mille et une images, sans jamais en représenter aucune.
Nacera Belaza est née en Algérie et réside en France depuis ses cinq ans. Après des études de lettres à l’Université de Reims, elle crée sa propre compagnie en 1989. Nommée «Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres», c’est en autodidacte qu’elle entre en danse, développant une chorégraphie qui prend sa source dans un cheminement intérieur, une écoute sensible du corps, de l’espace et du vide en soi. Répétition du geste, lenteur infinie, étirement du temps : ses pièces explorent toutes le mouvement comme on explorerait un souffle serein, profond qui se frotterait au «vacarme assourdissant de nos existences». Dans un continuel va-et-vient entre les deux rives, Nacera Belaza développe le travail de sa compagnie basée en France et a fondé une coopérative artistique en Algérie où elle propose des activités de formation et de sensibilisation des publics à l’art contemporain et au geste dansé.
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Durée : 35′ (+ 20′)
« Pourquoi la simple répétition d’un rythme, d’une phrase, d’un mouvement (…) nous saisit-il peu à peu, s’impose à nous, nous bouleverse, finit par tout dominer, au point qu’il pourrait n’y avoir rien d’autre au monde que ce présent-là ? Je ne sais expliquer cela. Ni pourquoi il m’a semblé qu’en ces temps de congélation intellectuelle, sociale et politique, Daniel Linehan apportait de la vivacité, de l’audace, de la lucidité. Une intelligence du présent. » Daniel Conrod
La relation entre parole et mouvement constitue la question centrale du premier solo Not About Everything de Daniel Linehan. Porteur d’une détermination intransigeante, Daniel Linehan met en œuvre le principe chorégraphique du tournoiement. Il pénètre seul en scène et commence à tourner sur lui-même. La rotation se transforme progressivement en un mouvement giratoire obsessionnel. Sans jamais s’arrêter, Daniel Linehan parle, lit, partage ses pensées et ses questionnements. Il énumère tout ce dont il n’est pas en train de parler : le désespoir, l’endurance, le gouvernement, les célébrités, les problèmes métaphysiques. Il attire notre attention sur ces questions qui évoquent le monde, créant un trou noir inversé, l’espace d’un vertige qui peut être désorientant, mais aussi l’espace d’une réflexion où toutes les idées sont libres de s’écouler et de résonner.
Après avoir travaillé à New York comme danseur et chorégraphe, Daniel Linehan s’est installé à Bruxelles en 2008 pour assister au cycle de recherche P.A.R.T.S., dirigé par Anna Teresa de Keersmaeker. En tant qu’interprète, il collabore, entre autres, avec Miguel Gutierrez et Big Art Group à New York. Artiste en résidence au Movement Research en 2007-2008, il créé le solo Not About Everything. Depuis ses études à P.A.R.T.. il développe ses créations de sa base à Bruxelles, depuis 2015 au sein de sa propre compagnie Hiatus. Dans son travail chorégraphique, Daniel Linehan cherche à obscurcir, en douceur, la frontière qui sépare la danse de tout le reste. Il aborde la création de performances du point de vue de l’amateur curieux, en testant les nombreuses interactions entre la danse et les formes de non-danse, à la recherche d’improbables conjonctions, juxtapositions et parallèles entre les textes, mouvements, images, chansons, vidéos et rythmes.