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Aujourd'hui vendredi 26 avr.

© Joseph Césarini et Jimmy Glasberg
Événement passé

Rétrospective Regard depuis la prison

Dans le cadre de Prison Miroir
Une proposition de Lieux Fictifs

Les 27 octobre, 14 novembre et 8 février

Plein tarif : 6 € Tarif réduit : 5 € (étudiants, chômeurs, RSA, +65 ans) Moins de 20 ans : 2,5 € sur toutes les séances

Cinéma Le Gyptis

Une rétrospective des réalisateur·ice·s et producteur·ice·s Caroline Caccavale et Joseph Césarini dans le cadre de l’événement Prison Miroir à voir au cinéma le Gyptis. Un cinéma documentaire travaillé collectivement, comme un chantier ouvert qui se libère des formes et des formats convenus.

Cette exposition fait partie du projet Prison MiroirTélécharger le programme

À noter, la rétrospective a également lieu au cinéma La Baleine et aux Baumettes, dans le cadre d’Adieu Baumettes.

À cette occasion, le numéro 7 de la Collection Cinéma hors capital(e), « Renaud Victor présence proche » aux éditions commune, revient sur les films d’un cinéaste trop tôt disparu, tournés dans les Cévennes auprès de Fernand Deligny et des enfants autistes et à Marseille dans la prison des Baumettes.

Les séances au Gyptis

Dimanche 27 octobre 2019 à 19h
“De jour comme de nuit” de Renaud Victor avec la collaboration de Caroline Caccavale et Joseph Césarini (Production 13 prod – Bruno Muel).
Une immersion pendant 2 ans dans la vie quotidienne des détenus de la maison d’arrêt des Baumettes.
Séance en présence de Caroline Caccavale et Joseph Césarini, réalisateurs et producteurs • Martine Derain, Editions Commune • Alain Trouilloud, ancien Directeur du Centre scolaire des prisons de Marseille. À l’occasion de la sortie du livre-DVD « Renaud Victor, présence proche » / Les éditions Commune

Jeudi 14 novembre 2019 à 20h 
“Sirrh” de Laetitia Martinet. Un groupe de personnes détenues se questionne sur la notion d’enfermement et de liberté.
“La germination de l’utopie” de Marc Mercier. Le récit d’un combat mené contre l’enfermement avec, en bandoulière, les fleurs de la poésie.
Production Lieux Fictifs

Samedi 8 février 2020 à 20h
“9m2 pour deux” de Joseph Césarini et Jimmy Glasberg. 9 m², c’est la superficie d’une cellule que partagent deux détenus le temps de leur
incarcération en maison d’arrêt. Tour à tour interprètes et filmeurs, dix d’entre eux mettent en scène leur vie quotidienne…
Production Agat Film & Cie / Lieux Fictifs / Arte France Cinéma

« Fragment d’une nuit », pièce vidéo de 10’58 » de Caroline Caccavale est également projetée en introduction des deux expositions photographiques « Un œil sur le dos » d’Arnaud Théval et « Détenues » de Bettina Rheims.



Les réalisateurs et producteurs

Ecoutez leur interview dans l’émission L’heure exquise sur Radio Grenouille : podcast ici où ils évoquent trois des films qui ont marqué leurs 30 dernières années passées entre Lieux Fictifs et la Prison des Baumettes.

Après des études aux Beaux-Arts de Marseille, Caroline Caccavale et Joseph Césarini pratiquent la photographie et réalisent des installations vidéo. Dès 1987 ils mettent en place un atelier vidéo dans la prison des Baumettes et entament une réflexion sur la télévision en prison qui se concrétise avec la création de Télé-Vidéo Baumettes, le canal interne de l’établissement. Ils découvrent le cinéma en 1988 avec la rencontre du réalisateur Renaud Victor et partagent le quotidien de la prison, de jour comme de nuit avec des hommes et des femmes détenu.e.s. Cette rencontre sera l’acte fondateur de l’expérience de cinéma au long cours qu’ils engagent en prison. Ils installent en 1997, avec l’association Lieux Fictifs et le soutien de l’administration pénitentiaire un studio de cinéma permanent où ils développent des actions de formation et de diffusion du cinéma, tout en réalisant et produisant des films avec les personnes détenues.

En prison la question du regard est centrale, les détenu.es comme les personnels de surveillance sont sans cesse sous le regard de l’autre, dans cette observation réciproque se joue la question du pouvoir. Au dehors, les médias fabriquent le plus souvent une image qui éloigne les détenus.e.s de nous, présentant des corps sans visages, exposés, contrôlés et contrôlables, plaçant le spectateur dans une place d’extériorité. Le spectateur de ces images pense avant tout la détresse du détenu.e, ce qui vient renforcer chez lui un sentiment d’impuissance et de toute puissance, car il peut compatir, tout en étant rassuré de ne pas être à la même place.

Les films que nous avons réalisés, initiés ou produits dans ce travail collectif avec les personnes détenu.e.s proposent un autre point de vue et déconstruisent les figures attendues. Ils se fabriquent dans l’expérience de la relation, dans les changements de place des uns des autres (ceux du dedans et ceux du dehors) tout à la fois acteurs, auteurs, réalisateurs, spectateurs. Au travers de ces différents déplacements, la prison et les personnes détenues qui sont alors représentées, ne sont plus tout à fait les mêmes et ne peuvent plus être regardées de la même façon.

Ces films sont comme des lieux d’utopie, des espaces de jeu qui tentent de suspendre dans l’espace temps de l’expérience et du film, les contraintes carcérales sans bien sur les supprimer, repoussant ainsi les murs, remettant en mouvement les corps et la pensée. Ils viennent interroger le cinéma comme un lieu où s’expérimente la complexité, la richesse du sujet, un lieu de vie et de possibles, où peut s’exercer la subjectivité de la personne détenue, sa capacité de créer et son imaginaire.

Les pratiques et la manière dont se fabriquent ces films sont dans notre approche artistique tout aussi importantes que les œuvres finales. Chaque œuvre porte les traces visibles de son histoire, du processus qui l’a produite. Ces films ne sont pas des produits consommables lisses et délimités, ils contiennent leur propre fragilité. Cette rétrospective révèle un cinéma documentaire travaillé collectivement, comme un chantier ouvert qui se libère des formes et des formats convenus, pour se lier seulement aux mouvements qui l’ont façonné, aux corps qui l’ont désiré.

Caroline Caccavale & Joseph Césarini
Réalisateur·ice·s, producteur·ice·s et co-fondateurs de Lieux Fictifs

 

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Prison Miroir reçoit le soutien du Ministère de la Justice, de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, de la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires, du Conseil départemental de l’Accès au droit des Bouches-du-Rhône, du Barreau de Marseille.