Une maison de poupée raconte d’abord l’histoire d’une femme. Nora, épouse au foyer d’un banquier de province, parvient après maintes péripéties à s’échapper de sa vie et de son milieu.
Cela se passe à l’origine en Norvège en 1879. Une œuvre sur le refus de la norme et la standardisation qu’elle impose insidieusement, sur la nécessité de se démarquer en affirmant sa différence pour exister librement.
Nous découvrons aujourd’hui qu’elle nous livre aussi une galerie de personnes incandescentes et fragiles, des «ultrasensibles» magnifiques comme l’était sûrement l’auteur lui-même. Le portrait d’une humanité qui avance à tâtons tout en se persuadant du contraire. Qu’elles soient au bord de la fortune, de la rupture, de la mort ou de l’amour, toutes les figures de la pièce d’Ibsen semblent pouvoir imploser à tout moment, victimes de leur funambule condition. Et c’est alors peut être que nous réalisons qu’Une maison de poupée, créée il y a 138 ans est absolument intemporelle.