Quatre pièces qui, par le détournement ou l’apport de l’électronique, décalent les représentations du quatuor à cordes.
Le quatuor à cordes (dont Haydn est « le père fondateur » du genre) bénéficie d’une aura exceptionnelle, du siècle des lumières à nos jours. De Beethoven à Bartók, puis Ligeti, Ferneyhough ou Posadas aujourd’hui, le dialogue à quatre voix égales a toujours constitué l’épreuve suprême pour un compositeur.
Aujourd’hui, l’apport de l’électronique ouvre un champ de possibilités inespérées à une nouvelle génération de musiciens. À la mémoire du compositeur italien Fausto Romitelli, « The 1987 Max Headroom Broadcast Incident » de Mauro Lanza est un hommage aux technologies obsolescentes ou bientôt en désuétude.
« Anima » d’Ashley Fure représente la quête d’un sang de l’électrique, d’une respiration du numérique… À la manière de stéthoscopes à l’écoute des secrets du corps, les interprètes déplacent des transducteurs d’un endroit à l’autre de leurs instruments, qui deviennent à leur tour haut-parleurs.
Dans « Geubteste Ferne » de Philipp Maintz, c’est l’hétérogénéité de chaque instrument qui questionne le compositeur. Comment tenter de garder notre ouverture d’esprit et notre curiosité face à un objet inattendu, en comprendre ses origines et qualités pour le relier à notre « connaissance » ?
« Ghost stories » d’Oscar Strasnoy mêle des voix d’auteurs célèbres aux sons des instruments. Tels des génies enfermés dans des lampes, Perec Calvino ou Borges viennent nous parler comme s’ils étaient encore vivants.