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Aujourd'hui mardi 15 oct.

Un Œil sur le dos, Arnaud Théval – Vue d’exposition Friche la Belle de Mai 2019 © Caroline Dutrey
Événement passé

Un œil sur le dos – Arnaud Théval

Dans le cadre de Prison Miroir
Une proposition de Lieux Fictifs et et la Friche la Belle de Mai

Du 26 octobre 2019 au 23 février 2020

Du 26 octobre au 23 février

Du mercredi au vendredi de 14h à 19h
Samedi et dimanche de 13h à 19h
Fermé les lundis et mardis
+ Fermeture exceptionnelle les 25 décembre et 1er janvier

La Tour

L’exposition est introduite par « Fragment d’une nuit », pièce vidéo de 10’58 » de Caroline Caccavale. Cette pièce s’inscrit dans la rétrospective « Regards depuis la prison » des réalisateurs, producteurs et créateurs de Lieux Fictifs Caroline Caccavale et Joseph Césarini.

À travers un travail photographique au long cours au cœur de l’institution pénitentiaire, Arnaud Theval recompose son parcours depuis les fermetures des vieilles prisons jusqu’aux nouvelles structures.

 » Cette œuvre d’immersion dans la culture pénitentiaire se fabrique à partir des histoires vécues, des prisons traversées et des mises en situation du personnel pénitentiaire questionnant sa relation à l’imaginaire carcéral et à la figure de ceux qui l’organisent. Comme si l’œilleton s’était inversé, le spectateur découvre, en images et en textes, les histoires de ceux qui sont perçus comme des bourreaux, qui apprennent à surveiller tout en étant controÌés de toute part, parfois confrontés à des renversements du regard, à des pleins d’humanités, à leurs propres peurs et doutes. »
Extrait du livre Le tigre et le papillon (début 2019) Éditions Dilecta.

Les mots de l’artiste

Tout voir sans rien montrer de soi. Cela pourrait être la maxime des personnels de surveillance, pris entre l’envie de rester dans l’obscurité et le désir de nous éclairer sur ce qui se passe pour eux dans ces espaces d’enfermements.

L’image produite sur eux est symptomatique de cette tension. Quand ils se laissent photographier c’est de dos et quand ils posent face à l’objectif c’est à condition que le visage soit tronqué par le cadrage. Quand un visage apparaît sur une image, une inquiétude surgit tant leurs représentations de l’empêchement sont opérantes. Chacun est sous le contrôle de l’autre et les caméras veillent.

L’œuvre est à la fois forme et processus, elle consiste à inventer un espace visant à déplacer les attendus et les assignations sur la prison. L’expérience se déploie par et avec ceux qui organisent le dispositif carcéral, à la recherche des indices qui composent leurs cultures et leurs paysages professionnels.

L’exposition Un œil sur le dos recompose mon parcours depuis les fermetures des vieilles prisons, dont les images habillent notre imaginaire commun de la taule, à l’école de la prison, où la culture de l’institution prend corps chez les élèves surveillant·e·s et se poursuit dans les nouvelles structures.

L’accrochage est un jeu d’indices fictionnalisant les récits des surveillant·e·s en image par des mises en scènes. Ces images polysémiques combinent les dessins sur les murs des cellules et les tatouages sur les peaux des surveillant·e·s et révèlent des impensés et des non-dits d’une institution traversée par des forces contraires, en permanence tendue par son oxymore originel – punir et ré-insérer.

Dans ces prisons, je tente consciencieusement de me défaire de ce que chacun cherche à y trouver comme s’il fallait vérifier les fondements même de la prison. Je me trouve face à toute l’ambiguité de la société, en inversant l’oeilleton je l’ai vue et entendue, violente, émouvante, généreuse et écrasante, désespérante poétique.

Arnaud Théval, juin 2019.

Bon à savoir

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Cette exposition fait partie du projet Prison MiroirTélécharger le programme

Prison Miroir reçoit le soutien du Ministère de la Justice, de la Direction de l’Administration Pénitentiaire, de la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires, du Conseil départemental de l’Accès au droit des Bouches-du-Rhône, du Barreau de Marseille.