Soutenir les idées citoyennes au cœur du quartier

Depuis 2023, la Coopération Territoriale depuis la Belle de Mai, impulsée par la société coopérative Friche la Belle de Mai avec le soutien de la Fondation de France, donne vie à l’envie de “faire ensemble” au cœur du quartier.

Le Fonds Contributif met à disposition jusqu’à 2 000 € pour soutenir les initiatives imaginées et portées par les habitant·es. Le financement est attribué par une commission citoyenne, composée d’habitant·es et d’acteur·ices du quartier, sur la base de critères clairs : participation, bien commun, partage des savoirs, mais aussi coopération, maîtrise d’usage, innovation locale et proximité. 

Deux commissions, sept projets soutenus… et de nombreux effets 

Depuis avril 2025, le Fonds a permis de soutenir sept projets très différents, portés par des jeunes, des groupes d’habitant·es, des collectifs ou des associations du territoire : autant d’initiatives qui font vivre la coopération et transforment le quotidien.

Mais au-delà des projets financés, ce sont les dynamiques collectives, la reconnaissance mutuelle et la montée en compétence qui émergent à travers ce dispositif. 

Les membres de la commission – citoyen·nes, professionnel·les, bénévoles – sont engagé·s via leur participation : ils débattent, décident, prennent position. Les habitant·es gagnent en légitimité. Les professionnel·les écoutent autrement. Et les projets agissent concrètement sur la vie du quartier. 

C’est nous qui vivons ici, on sait ce dont on a besoin

Douja, habitante du quartier et membre du collectif On le fait pour nous, a été élue pour représenter les habitant·es au sein de la commission. Elle nous en raconte un peu plus dans son portrait ici.

Des initiatives qui nourrissent le quartier

Four à pain au jardin Levat, formation cuisine pour les associations du quartier, événement intergénérationnel, projet de découverte artistique ou encore ateliers de réflexion collective, découvrez les projets déjà soutenus ici !

Un projet : le Groupe Cuisine et la formation HACCP

Dans les cuisines du quartier, les idées bouillonnent autant que les marmites. À la Belle de Mai, plusieurs collectifs d’habitant·es se sont réunis autour d’une conviction simple : la cuisine n’est pas seulement une affaire de repas, mais un moyen de créer du lien social, de la convivialité et de la solidarité.

Pour que ces élans puissent grandir, une étape était essentielle : se former.

Grâce au Fonds Contributif, les membres du Groupe Cuisine ont suivi une formation HACCP (Hazard Analysis Critical Control Point – en anglais Hazard Analysis Critical Control Point. Il s’agit d’une méthode qui permet de prévenir et d’identifier les dangers liés aux pratiques d’hygiène alimentaire.

Apprendre à respecter les règles d’hygiène, comprendre les normes, anticiper les risques… derrière la technicité, c’est surtout un pas vers plus d’autonomie. Pouvoir cuisiner dans des cuisines professionnelles, accéder à de nouveaux lieux, imaginer d’autres formes de partage : voilà ce que cette formation rend possible.

Et les résultats se voient déjà. Tout l’été, des stands ont animé le toit-terrasse pendant les soirées On Air avec des recettes familiales, sucrées et salées, préparées à petits prix. Un moment de rencontre et de solidarité, où les ventes soutiennent les caisses des collectifs.

Lors du festival Kouss-Kouss, le café de la Salle des Machines a accueilli pendant deux jours le collectif CHO3 et On le fait pour Nous pour une nouvelle écriture du couscous. Chacun·e y a mis son savoir-faire, transformant ce plat universel en symbole de coopération et de convivialité.

Faire société autrement

Le Fonds Contributif n’est pas seulement un outil financier. 

C’est un espace d’expérimentation démocratique, qui donne aux habitant·es les moyens d’agir concrètement, de coopérer et d’imaginer de nouvelles formes d’action collective. 

Il révèle et soutient ce que le territoire produit de plus vivant : des idées, des élans, des solidarités. Il transforme aussi les rôles : des citoyen·nes deviennent décideur·euses, des projets deviennent moteurs, et les frontières entre “professionnel·le” et “habitant·e” s’estompent. 

En cela, le Fonds s’inscrit pleinement dans le projet de la Friche : ouvrir un espace commun où l’on fait société autrement.