Ces images, ce sont celles d’Algériens qui regardent l’Algérie. C’est un regard de l’intérieur sur l’intérieur, l’intérieur d’un pays, l’intérieur d’une maison, l’intérieur d’une ville, et qui va de l’extérieur à l’intime, parce qu’on a pris le temps d’observer puis de voir. A vrai dire, ce sont plusieurs regards, comme autant d’éclairages sur une Algérie en mouvement qui sont ici réunis par Bruno Boudjelal, Prix Nadar de la photographie en 2015. Ce dernier, dont l’œuvre photographique est très liée à sa relation profonde à l’Algérie, a rassemblé vingt artistes photographes, quatre cents images, qui sont autant de sensibles dévoilés, ou exprimés. D’une image à l’autre, les traitements différent, les points de vue et les sujets aussi.
« Dans cet ensemble, la photographie montre une vue plus intime sur l’univers algérien, reflétant le regard de ceux qui l’habitent et le vivent au quotidien. Elle révèle des fragments de vie, des fractions de réel construits par ces nombreux regards portés sur les hommes et les choses, des paysages, des villes qui constituent autant d’images de soi. Elle rompt ainsi avec les images médiatiques et ethnocentriques, les critères et repères esthétiques qui, pour les qualifier, ont souvent fait référence à des spécificités photographiques régionales, historiques ou culturelles. Désormais, la photographie en Algérie se construit par la référence à la diversité de la société et aux trajectoires personnelles de chaque photographe, tout en restant marquée par la question de l’identité. »
Nadira Laggoune-Aklouche, critique d’art
Bon à savoir
Samedi 25 novembre à 11h : rencontre L’Algérie, nouveaux regards autour de l’exposition de photographies
Proposée par Bruno Boudjelal et animée par Fabienne Pavia, directrice des éditions Le Bec en l’air, en présence de sept photographes de l’exposition