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Bienvenue à la Friche
Aujourd'hui dimanche 6 oct.
À partir du 19 septembre 2019
Gratuit
La Friche présente depuis le 29 juin l’exposition Brésils, photographies de Ludovic Carème, commissariat de Christian Caujolle.
Deux livres, Brésils Amazonie et Brésils São Paulo, ont été édités (Éditions Xavier Barral).
Cette exposition s’est ouverte alors que la déforestation toujours plus rapide et violente de l’Amazonie a encore pris de l’ampleur.
La Friche la Belle de Mai s’associe à la forte mobilisation des citoyens, des ONG, des scientifiques et médias, en prolongeant son engagement initial par le projet Nous piétinons l’Amazonie.
Un collage au sol des photographies Brésils – Amazonie de Ludovic Carème recouvrira 500 m2 d’un espace extérieur très passant de la Friche. Ces images seront quotidiennement traversées, salies, piétinées, par le public qui les détruira progressivement jusqu’à leur disparition.
Le sol jonché de bouts de papier encore collés par endroits ou emportés par le vent seront l’image d’une Amazonie dévastée que nous voulons donner à regarder en face, à sentir sous nos pieds.
La Friche la Belle de Mai, avec cette proposition, entend apporter sa contribution aux débats et réflexions en cours en cet été brûlant.
Avec le soutien de Veja et de Picto.
» L’Amazonie brûle. La Sibérie aussi, d’ailleurs. Et l’Afrique. Et, même si ce n’est en rien comparable en termes d’échelle, les incendies près de chez nous ne sont pas anecdotiques.
L’ensemble de ces désastres, qui mettent en danger la planète – et, à terme, les hommes – un peu plus chaque jour sont le résultat, c’est maintenant évident et clairement désigné par les autorités scientifiques, du réchauffement climatique. Dû, lui-même, à l’activité humaine, irresponsable, incontrôlée, obnubilée par la croyance dans un « progrès » strictement matériel et générateur de bénéfices et d’enrichissement et animée par une fascination qui semble sans limite pour la vitesse.
Comment remédier à cela, s’interrogent de plus en plus de citoyens ? Si la réponse est simple: en changeant nos modèles et nos modes de vie, son application apparaît plus complexe. Certes elle relève d’une nécessaire décision individuelle de ne plus vivre comme nous le faisons, de ne plus consommer selon les mêmes habitudes et les mêmes schémas. Mais, pour que cela devienne réalité, il faut aussi, et peut-être au premier chef, une, des volontés politiques. L’échec de la COP 21 et la désolante indifférence du G7 sont à ce titre alarmants.
L’Amazonie est un immense territoire entouré aussi de croyances et de mythologies qui voudraient qu’il s’agisse là d’un « poumon de la planète » intouché, vierge comme la forêt qui la couvre. Ludovic Carème, dont le travail photographique est présenté à la Friche depuis fin juin n’a pas, quand il s’est installé au Brésil il y a plus de dix ans, cédé à cette fascination pour un exotisme mêlant populations indigènes et grande nature qui a attiré tant de voyageurs et de photographes. Ce n’est qu’après avoir documenté la ville de Sao Paulo, avec sa violence, ses favelas, ses sans domicile fixe condamnés à la rue quand tant d’immeubles sont vides qu’il est parti pour l’Amazonie. Pour l’Acre, plus précisément. Il a pu y voir – et nous transmettre par les photographies présentées ici et avec la délicatesse et la poésie dont il est capable – aussi bien la force des éléments que la déforestation, la pauvreté de populations métissées qui, subissant la pression de l’industrie alimentaire dont ils dépendent, déboisent pour nourrir du bétail qui sera ensuite engraissé ailleurs, selon des méthodes discutables – avec des antibiotiques, entre autres – avant que la viande soit exportée vers l’Amérique du Nord et l’Europe. Il a, de façon sensible, partagé la vie quotidienne de ceux qui sont à la fois acteurs et victimes d’une logique productiviste qui mène au désastre.
Le feu fait partie des forces de la nature et il est vraisemblable qu’il y a toujours eu des incendies en Amazonie, comme ailleurs. Mais aujourd’hui la majorité des milliers – oui, des milliers – de foyers qui ravagent la forêt ont été provoqués par l’homme et ils sont devenus incontrôlables et le danger est devenu catastrophe. On estime aujourd’hui, triste record, à plus d’1.2 million d’hectares les surfaces dévastées depuis mai dernier.
Face à cela et face au désespoir, tant de regrets et de paroles, dont on ne sait estimer ni la sincérité ni les possibles effets.
Le monde marche sur la tête et l’Amazonie brûle, emportant avec elle tant d’espoirs, générant tant d’inquiétudes légitimes, voire de frayeurs et bientôt notre souffrance. Regardons les choses en face : nous sommes tous responsables. Nous piétinons l’Amazonie. Nous piétinons notre futur.
Et en marchant sur ces photographies, nous les détruisons, sachant qu’il ne s’agit jamais que d’un acte, un modeste symbole.
Nécessaire sans doute. »
Christian Caujolle, commissaire de l’exposition Brésils
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