Bienvenue à la Friche
Aujourd'hui vendredi 29 mar.

Événement passé

Viandes Foraines

Une proposition de Fræme

25 mai au 30 juillet - vernissage le 24 mai à 18h
Du mercredi au vendredi de 14h à 19h
Samedi & dimanche de 13h à 19h

La Tour

Viandes Foraines rassemble des oeuvres inédites et produites pour l’exposition des artistes Delphine Reist, Laurent Faulon, Jean-Baptiste Sauvage et Thomas Teurlai réunis ici pour la première fois.

Investissant les plateaux 3 et 4 de la Tour-Panorama, Viandes Foraines est le fruit d’une conversation au long cours entre les artistes depuis leur résidence de production durant le mois d’août 2016 au sein des ateliers Sud Side de la Cité des arts de la rue à Marseille, jusqu’au temps de l’exposition voulu comme la continuation de ce processus. Elle signe également un retour à la production pour Sextant et plus / Group qui met ainsi à l’honneur la Friche comme fabrique artistique.

En écho à l’ancienne usine de la Seita, ce projet est aussi à mettre en perspective d’un contexte global de désindustrialisation, de crise du travail. Les questions du faire, du savoir-faire et de la fabrication d’objets manufacturés sont posées ici sous le prisme de la pratique artistique.
Formellement, conceptuellement, c’est tout le champ de l’industrie qui est ici convoqué, qu’il s’agisse de chaîne de production ou de son revers, le démantèlement.

Viandes Foraines : Le titre

Le dictionnaire des sciences animales nous apprend que l’expression « viande foraine » apparaît avec l’industrie agro-alimentaire, employée dès le début du XXe siècle pour désigner une viande provenant d’un animal abattu hors de sa commune puis à nouveau transportée afin d’être consommée. La viande ainsi nommée circule en carcasses, en quartiers, en pans ou en morceaux importants ayant subi une conservation, généralement par le froid. Ainsi ce titre renvoie à l’idée d’assemblage d’éléments rapportés et issus de provenances variées, de leur transformation et de leur re-présentation.
L’adjectif « forain » – qui désigne celui ou ce qui est (ou va) à l’extérieur, tout comme ce qui vient de l’extérieur – et donc, par extension, ce qui est à l’écart, laisse quant-à-lui émerger les notions de marge, d’étranger, de périphérie.

Viandes foraines : Le lieu

Les artistes de l’exposition formulent fréquemment le souhait de montrer leur travail dans un lieu non consacré. Dans des espaces en marge des réseaux de l’art, vibrant d’autres usages que ceux la diffusion artistique : ceux du secteur de l’industrie ou relevant du sociétal, qu’ils en portent les stigmates ou que s’y manifeste encore leur fonction initiale.
La Friche la Belle de Mai est un choix qui combine fabrique artistique actuelle à celle, ouvrière, rattachée à son passé industriel, dont il demeure quelques traces, résiduel d’une ossature de chaines de montage et d’entrepôts. Si ses murs transpiraient encore les premières années le parfum des feuilles de tabac, c’est aujourd’hui la trame architecturale de l’ancienne usine de la Seita qui a dessiné les contours de l’exposition.

Viandes Foraines : Les Protagonistes

Les artistes de l’exposition ont en commun de souvent s’exprimer en volume et d’user d’objets manufacturés issus des domaines de l’industrie ou de la production immobilière, du commerce et du social : objets inanimés ou activés, modifiés ou simplement rapportés dans l’espace d’exposition. Les artistes singent ou rapportent ces réalités afin d’en laisser transparaître les aspérités de concurrences et de précarités où la mise en sommeil est programmée.

Viandes Foraines : La compétition

Tels des athlètes sur la ligne de leur passage à l’acte, les 4 artistes de l’exposition déploient les effets visibles de leurs pratiques respectives comme autant de chaînes de production. Assumant non sans ironie le caractère compétitif des expositions collectives, où chacun tente dans le brouhaha de l’empilement des formes et des idées de tirer son épingle du jeu, ils partagent en complicité cette ligne de départ d’une compétition qui peut ainsi avoir lieu.