Bienvenue à la Friche
Aujourd'hui dimanche 28 avr.

La Friche vue par

Antuf Hassani aka Jikay Falcon 

1 mars 2024
© Renaud Morin

La Friche est faite de gens qui la traversent. Cette saison, on vous fait les présentations. Derrière ces visages, découvrez l’histoire de celles et ceux que vous avez sûrement déjà croisé·es. 

Ici, les gens vont, viennent et souvent reviennent. Au détour des Manufactures, du restaurant, de la place des quais ou du Champ de Mai, un échange, quelques questions et des bribes d’histoires de ce lieu aux mille vies.

De la piste de danse au studio d’Accrorap, Antuf, plus connu sous le nom de Jikay, nous raconte son parcours à travers la Friche.

« La toute première fois que je suis venu à la Friche, c’est grâce au bouche-à-oreille. On avait l’habitude de danser à Saint-Charles avec des amis, c’est la gare juste à côté. Après des problèmes de sécurité, on nous a demandé de ne plus nous entraîner ici. On a entendu dire qu’il y avait une piste de danse à la Friche. Ça a commencé comme ça.

J’ai débuté la danse en autodidacte. Avec mon frère, on a rencontré des personnes qui faisaient un peu le même style de danse que nous. De fil en aiguille, j’ai fait des événements et des battles. J’ai intégré une école où j’ai commencé à donner des cours de danse. Un jour la directrice m’a dit « Est ce que ça te dirait de faire des des auditions ou de faire de la scène ? ». Je me suis dit pourquoi pas. J’ai fait une audition à Paris avec le chorégraphe Emmanuel Gat au Théâtre Chaillot. J’ai essayé et j’ai été pris. 

En parallèle, j’ai pu participer au projet Cities on the Edge en 2017 à la Friche. C’était un projet d’échange européen où le Goethe Institut, l’ADDAP13, le Festival de Marseille et la Friche s’étaient réunis pour créer un spectacle avec des danseurs amateurs ou en voie de professionnalisation en collaboration avec des lieux d’Italie et d’Allemagne.

Cities on the edge, 2017

On a eu la chance d’être accompagnés par le chorégraphe belge Ben Fury qui nous a chapeauté pendant quelques mois. On était derrière lui, on faisait des propositions et c’est ce projet qui m’a permis d’avoir ma première véritable expérience en tant que chorégraphe.

En 2019, j’ai aussi participé à chorégraphier la pièce Le Sacre du Printemps dirigé par le Festival de Marseille avec plus de 200 danseurs amateurs marseillais de tous âges. Il y avait des écoles de flamenco, de tango, de danse arménienne et on s’est réapproprié le Sacre du Printemps avec différents styles de danse.

Le Sacre du Printemps, 2019

Ensuite, j’ai intégré plusieurs compagnies dans le sud et dernièrement, la compagnie Accrorap, qui réside à la Friche. J’essaie d’évoluer dans le monde de la danse. Je fais pas mal de battles à l’international, à Londres, en Pologne ou à Marseille pour essayer de me perfectionner. Mais je reviens toujours à la Friche pour m’entraîner.

« Je reviens toujours à la Friche pour m’entraîner »

Je viens souvent sur la piste de danse avec des amis. Tous les jeudis, il y a des entraînements. Récemment Accrorap a ouvert ses studios pour les amateurs et les professionnels tous les premiers et derniers lundis du mois. On a la salle à disposition pendant 2 heures et on fait des petits ateliers. C’est pas juste un entraînement simple et on rentre chez soi. Avec Najib, qui fait partie de la compagnie, on donne des clés à des personnes qui ont envie de se mettre à la danse. C’est pas vraiment un cours de danse avec le miroir « cinq, six, sept, huit » et on s’exécute.
S’il y a des personnes qui ont envie d’apprendre, elles seront toujours les bienvenues pour commencer.

C’est un endroit où on peut vraiment se donner, se livrer et recevoir.

La Friche en trois mots ? C’est un peu fort, mais avec des amis, on emploie souvent le terme de temple ou de sanctuaire dans le sens où on vient et on se recueille. C’est un endroit où on peut vraiment se donner, se livrer et recevoir en même temps. Je dirais aussi accueillant, parce que, qu’on pratique un art ou pas, on est le bienvenu. On peut regarder mais on peut aussi intervenir. Et enfin, convivial. On se sent chez soi quand on arrive. On peut juste se poser, regarder des gens, jouer au foot, faire du skate, parler avec des amis, boire un coup. Il y a un peu tout dans ce lieu. »

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