Pensée comme un paysage continu dans les espaces de la Friche et du Frac Provence-Alpes-Côte d’Azur, Adelaïde poursuit une démarche d’écologie radicale, déployant une œuvre fragile et monumentale, hors d’atteinte et immersive.
Artiste franco-portugais installé à Marseille depuis 2015, Wilfrid Almendra développe une œuvre sculpturale poétique où concepts et matérialités sont interdépendants. Par le travail, l’artiste revendique un certain goût du labeur, façonné par une pratique opiniâtre, quotidienne, et par l’usage intensif de l’atelier où la manipulation d’éléments précaires, la transformation de matériaux hantés par leur fonctionnalité première, l’appropriation de gestes empruntés aux mondes ouvriers autant que l’adoption de procédés issus de communautés marginalisées, en sont les composantes. En multipliant les corrélations et les réciprocités au cœur de ses installations à échelle humaine Wilfrid Almendra élabore une entreprise incertaine de sublimation du précaire, magnifiant ici et là ce qu’il est d’usage de qualifier de pauvre, voire de nuisible.
Ces dernières années le travail de Wilfrid Almendra est traversé d’une sémiotique nouvelle, d’une démarche critique et politique plus radicale, dans la continuité de VLZ310 Later (2019) dans les extérieurs du Vrana Park Museum (Sofia, Bulgarie) ou plus récemment de So Much Depends Upon a Red Wheel Barrow (Atlantis, Marseille, 2020). Sa sculpture n’est plus pensée comme un objet stable, autoritaire et compacte, mais comme une structure poreuse, hybride et transitoire, nourrie d’un réseau de relations et de mouvements intérieur/extérieur.
Pour Almendra, Marseille est une ville idéale pour penser à la fois la matérialité et le mouvement, les flux d’informations et la dimension humaine et sociale contenue dans et sous les surfaces. Son attrait pour les jardins ouvriers, teinté de souvenirs d’enfance, fait écho à ses réflexions sur la circulation globalisée des formes et les réappropriations et re-significations de celles-ci par les couches populaires. Il relève ainsi d’une observation personnelle de notre contexte d’économie actuelle, ces circuits de création de valeur, de recyclage d’objets et les détournements d’usages perçus comme autant d’aspérités, de sas de créativité et de résistance.
Ce projet Fræme est soutenu par la Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France, qui l’a cofinancé dans le cadre du programme EXPOSITIONS GULBENKIAN pour soutenir l’art portugais au sein des institutions artistiques françaises.
Wilfrid Almendra – Adelaïde est aussi au Frac :
Exposition – Plateau perspectives
25 juin au 30 octobre 2022
Vernissage jeudi 24 juin à 18h
Commissaire : Muriel Enjalran
+d’infos