Découvrez le LaboFriche, un rendez-vous pour croiser les regards, expérimenter et penser collectivement les enjeux qui traversent la Friche et son territoire.
LA FRICHE, LIEU D’EXPÉRIMENTATION DEPUIS 30 ANS
La Friche la Belle de Mai est depuis plus de trente ans un lieu réinvention des référentiels culturels, des pratiques de création et diffusion, du lien entre projet culturel et urbain. Des rencontres internationales « Nouveaux Territoires de l’Art » en 2002 au colloque « Tiers-Lieux culturels ? Vers de nouveaux modes de coopérations entre l’Afrique et la France ? » en 2022, la Friche s’affirme comme un lieu de pensée et d’action, en phase avec les problématiques contemporaines. Pour consolider cette démarche de recherche et d’expérimentation, la Friche lance en 2023 son LaboFriche.
LE LABOFRICHE, UN LABORATOIRE CITOYEN
Le LaboFriche a pour vocation de permettre la réflexion autour des enjeux sociaux, écologiques, économiques qui traversent le milieu culturel mais aussi le quartier de la Belle de Mai. Il est un espace de rencontre, permettant de croiser les savoirs scientifiques des chercheur·es et les savoirs expérientiels de acteur·ices du territoire, les habitant·es du quartier et les usager·ères du lieu afin de collectivement s’outiller pour répondre aux défis actuels. Il pourra prendre la forme d’enquêtes, d’ateliers participatifs, de rencontres ou de conférences.
LE LABO EST LANCÉ !
Le début de l’été 2023 a marqué le top départ pour le LaboFriche, avec deux premières rencontres publiques. Celles-ci abordaient la question écologique via une réflexion sur la masse d’objets et de machines dont nous dépendons au quotidien, en questionnant l’attention et le soin que nous dédions à ceux-ci, puis en réfléchissant à comment nous défaire des choses qui sont obsolètes.
PREMIÈRE RENCONTRE : LE SOIN DES CHOSES
La première rencontre a pris la forme d’une rencontre avec Jérôme Denis et David Pontille, auteurs du livre le Soin des choses, qui souligne la portée politique du rapport que nous entretenons avec les objets du quotidien. La rencontre a eu lieu en deux temps : elle a d’abord été l’occasion d’une discussion avec nos équipes de maintenance, puis d’une visite de l’exposition Ni drame ni suspense, les conditions de la durée, proposée par Triangle-Astérides, dont la curation a été inspirée par les travaux des auteurs.
La premier temps a réuni les « mainteneur·euses” de la Friche, à la fois de l’équipe interne et de celles de nos fournisseurs Dalkia (énergie et installations multi-techniques) et Derichebourg (entretien et propreté) pour échanger sur les pratiques de maintenance au quotidien. Les échanges ont permis de visibiliser l’importance de ce travail, l’expertise qu’il requiert et la dimension écologique qu’il recouvre. En effet, la maintenance forme un premier rempart à la surconsommation, et devient indispensable dans un contexte de raréfaction des ressources.
Cette rencontre a mis en lumière le fait que la composition d’un monde plus habitable passe par le soin des choses auxquelles nous tenons, mais a aussi ouvert une question : doit-on tout maintenir ? L’urgence écologique nous appelle également à penser le démantèlement, la fermeture des choses devenues intenables, ce qui a été l’un des objets de la deuxième rencontre.
La deuxième rencontre s’est faite avec Diego Landivar et Emmanuel Bonnet, co-auteurs d’Héritage et Fermeture, qui ont présenté la notion de redirection écologique. Selon eux, face aux enjeux écologiques, la transition, qui ne souhaite pas changer de société mais uniquement décarboner les moyens de production – n’est pas suffisante. Il faut repenser totalement nos modes de vie et d’organisation, et nous délester de toutes nos pratiques insoutenables. La redirection se veut démocratique : elle propose d’identifier les dépendances et attachements de toutes les parties-prenantes à nos différentes activités et de choisir collectivement ce que nous souhaitons garder dans le monde demain. Dans le monde de la culture par exemple, il faut alors convoquer les artistes, les producteur·ices, les usager·ères etc., afin de déterminer à quoi nous pouvons renoncer, et dessiner ensemble des modèles et pratiques soutenables. Un festival doit-il réduire ses jauges ? Un musée doit-il cesser de conserver des archives à des coûts énergétiques élevés ?
Les prochaines étapes du LaboFriche prendront la forme de rencontres, d’ateliers et d’enquêtes participatives afin de réfléchir collectivement aux enjeux auxquels font face la Friche et son territoire tels que la question écologique, l’insertion et la formation, l’alimentation, l’économie informelle, etc. Un travail, soutenu par l’AFD Campus, est actuellement en cours avec Raphaël Besson afin de designer la forme du laboratoire, en s’inspirant d’expériences de laboratoire participatif dans divers pays, notamment d’Amérique Latine.
Vingt ans après les Rencontres des Nouveaux Territoire de l’Art à la Friche la Belle de Mai, 30 auteur·ices, philosophes, sociologues, architectes et paysagistes explicitent et précisent le vocabulaire développé par et autour de ces espaces singuliers. En 2002, la Friche accueillait les Rencontres des Nouveaux Territoires de l’Art. Ces rencontres rassemblaient des espaces intermédiaires […]